Groupe des amis d’ATD-Cameroun : on parle engagement
Dans la matinée du 3 octobre dernier, le groupe des amis d’ATD-Cameroun a organisé une journée de l’engagement, la deuxième du genre après celle de l’année dernière.
Être un soutien aux engagements est l’un des objectifs phares du groupe des amis d’ATD-Cameroun. C’est dans cette optique qu’il a organisé le 3 octobre dernier une journée de l’engagement en vue de rencontrer tous ceux qui, au sein d’un groupe, d’une association ou individuellement contribuent à soutenir les personnes pauvres dans leurs aspirations à vivre une vie digne.
Cette rencontre a eu lieu au quartier Mvolye (Yaoundé) et a drainé un certain nombre de représentants de plusieurs associations telles que : l’Association pour la promotion de l’auto-emploi des jeunes (APAJ), la DCC, l’organisation des bénévoles de Soa, des enseignants et personnes amies de notre mouvement ou partageant la même sensibilité. Au total, 26 participants. Au menu des échanges : la présentation du Mouvement ATD Quart Monde ; deux témoignages de membres engagés ; la projection d’un film, témoignage de la jeune animatrice Tapori burkinabé, Fatimata Kafando ; séance de questions/réponses.
Jeanne-Véronique Atsam, sous l’écoute et les regards attentifs des invités, nous parle de son engagement auprès de la Fondation Dan et Sarah, orphelinat crée par ses parents, situé dans l’arrondissement de Soa, non loin de Yaoundé. Christian Pialot nous entretient et nous édifie sur son association APAJ (Association pour la promotion de l’auto-emploi jeune) à travers lequel il consolide son engagement auprès des démunis et des désœuvrés depuis bientôt 10 ans, en leur proposant des formations professionalisantes. Il cite notamment l’exemple d’un jeune démuni qui a pu être formé dans leur centre il y a quelques années, et qui est aujourd’hui directeur du nouveau centre.
La projection du petit film-documentaire montre Fatimata Kafando, animatrice tapori burkinabé, qui raconte son expérience de la pauvreté. Même si les pauvres pensent souvent avoir tout perdu, même s’ils sont exclus et rejetés par la société, il leur reste le courage, car, disait Fatimata « C’est le courage de nos parents que nous mettions dans nos ventres pour aller à l’école ». Une expérience qui n’a laissé personne indifférent dans la salle et qui a donné lieu à des discussions autour d’un casse-croûte que toute l’assemblée a préparé.
Au tout début de l’après midi, la pause-café a laissé place à l’évaluation de la journée. Sous une pluie battante, les uns et les autres ont pu dire ce qu’ils ont retenu de cette journée dédiée à l’engagement.
« Il faut voir l’autre comme un être humain comme soi »
« Je vais parler ici comme celle qui se trouve de l’autre coté du miroir, c’est-à-dire je vis le quotidien des enfants à qui nous venons en aide. Notre engagement auprès des enfants suscite en eux de l’espoir. Cet engagement est à encourager. »
« Ce que j’ai compris (dans mon engagement avec les malvoyants) c’est qu’ils ne voient peut-être pas mais ils ont des aptitudes que nous n’exploitons pas toujours. Et ça fait que beaucoup sont souvent réduits à la mendicité alors qu’ils auraient pu aller loin. Et moi, ma joie c’est de voir que cette fille handicapée persévère dans ses études. Cette année encore j’ai une malvoyante dans ma classe de seconde. Et quand j’entends Mme M. ici, je me dis que l’important c’est de donner le courage et le sourire à ceux là qui les ont parfois perdus à cause d’un handicap ou à cause de la pauvreté. Parfois il faut les approcher, causer avec eux, recommencer les explications quand ils n’ont rien compris. Je prends encore conscience aujourd’hui qu’on peut donner non pas seulement de l’argent mais aussi de son temps pour aider ceux qui sont démunis et exclus. Et quand je vois les étudiants participer à ces rencontres, je me rends compte que chacun a quelque chose à donner. »
Une autre : « ça me donne beaucoup d’énergie d’entendre vos témoignages, déjà de voir qu’il y a des Camerounais qui s’engagent pour le Cameroun. Les gens que je côtoie un peu au sein de mon milieu professionnel ne sont pas forcément des gens qui s’engagent autant que vous, donc ça me donne beaucoup d’espoir et d’espérance, donc je vous félicite, et je vous remercie pour ça. »
Une dernière : « Je suis contente aujourd’hui parce que la cause, la pauvreté, elle n’est pas stigmatisée, les gens qui sont là aujourd’hui ont compris, parce qu’il faut déjà comprendre la souffrance de l’autre avant de s’engager, il faut voir l’autre comme un être humain comme soi. »