Colloque international à l’Unesco : la misère est violence, construire la paix
Journée publique à la Maison de l’UNESCO
« La violence du mépris et de l’indifférence crée la misère, car elle conduit inexorablement à l’exclusion, au rejet d’un homme par les autres hommes ». C’est en 1968 que Joseph Wresinski, fondateur du Mouvement ATD Quart Monde, a écrit ces mots dans son discours « la violence de l’indifférence et du mépris ». Pourtant, lors de cette journée publique à l’UNESCO, en conclusion du colloque international sur la violence faites aux pauvres, l’on a pu mesurer à quel point ils étaient toujours d’actualité. En effet de nouveaux témoignages extérieurs sont venus illustrer ces questions de violence de la pauvreté mais aussi de volonté de construire la paix pour tous. De nombreux chercheurs universitaires et représentants de la société civile et du monde professionnel ont contribué à cette réflexion ainsi que Magdalena Sepulveda Carmona, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et des droits de l’homme , Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, et Federico Mayor Zaragoza, ancien directeur général de l’UNESCO.
De nouveau, les participants ont été répartis en ateliers thématiques pour débattre autour de quatre sujets. Le premier, « la non reconnaissance des personnes vivants dans la misère comme des êtres humains » a amené les participants à nommer les différentes formes de violences subies, et de leur volonté de sortir de l’idée que les pauvres n’auraient rien à apprendre aux autres. Dans le deuxième, « des projets de lutte contre la misère non adaptés aux besoins des personnes », ils en sont venus à la conclusion que le combat contre la misère n’est jamais efficace sans la participation des personnes qui la vivent. Le troisième groupe « violences institutionnelles et politiques » a beaucoup traité de la violence de l’école vu comme une possibilité de réussite, alors que l’on se sent exclu en son sein lorsque l’on est pauvre. Enfin, autour du dernier sujet « le déni des droits fondamentaux » les participants ont exprimé le besoin de sortir des textes pour mieux écouter les plus pauvres et ont notamment abordé le problème du placement des enfants.
Autour du sujet de la paix, d’autres ateliers ont été organisés. La paix est une responsabilité partagée par toute la famille humaine. Elle passe par la reconnaissance des personnes en situation de précarité comme des êtres humains aux droits entiers. Comme l’a rappelé Martine Le Corre , militante d’ATD Quart monde : « La paix ne se décrète pas, elle se construit et se vit au quotidien. » Pour Eugen Brand, délégué général du mouvement : « Il faudrait que l’effort des personnes très pauvres pour construire la paix soit enfin reconnu. La suite de ce colloque sera donc de se battre pour la paix, d’approfondir nos liens et de faire émerger cette connaissance. »(Voir l’intégralité de l’intervention de Eugen Brand)
Samira Oulebsir
Télécharger le résumé des trois journées du colloque
Voir ci-dessous les interviews de Eugen Brand, Délégué général d’ATD Quart Monde, Federico Mayor Zaragoza, ancien directeur général de l’Unesco et Marta Santos Pais, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence faite aux enfants
Interview de Eugen Brand
Interview de Federico Mayor Zaragoza
Interview de Marta Santos Pais