Le club de lecture : retisser des liens grâce au livre dans un quartier en proie à la violence

Depuis 10 ans, l’accès à une éducation de qualité pour toutes et tous est au cœur des priorités du Mouvement International ATD Quart Monde. Cette année, nous vous proposons de découvrir le travail effectué par des équipes internationales d’ATD Quart Monde dans le champ de l’éducation.

Cette invitation au voyage est un rendez-vous mensuel : nous publierons tous les mois, une histoire de réussite, individuelle ou collective, provoquée par la mobilisation d’une équipe ATD Quart Monde avec les enfants, leurs familles et leurs communautés.

D’une histoire à l’autre, nous découvrirons une équipe différente qui soutient chaque fois une dimension particulière de la vie et du développement des enfants : l’une cherche à soutenir la consolidation des liens familiaux, l’autre accompagne la scolarisation des enfants et leur réussite scolaire, une autre encore participe au nourrissage culturel des enfants d’un quartier… Les récits de ces actions se complètent et forment la mosaïque d’un projet de société qui offrirait une éducation de qualité pour tous·tes.


Ce mois-ci, l’équipe du Guatemala nous offre l’histoire de la création et du développement du club de lecture du quartier Lomas de Santa Faz de la ville de Guatemala City/ciudad.

Dans ce quartier régulièrement traversé par des affrontements entre bandes rivales, il n’était plus possible d’animer une bibliothèque dans la rue sans mettre en danger les enfants. Accueillie par quelques familles, l’équipe avait alors continué la bibliothèque « de maisons en maisons », jusqu’à ce que les enfants de ces familles grandissent.

David Jean, volontaire permanent au Guatemala en 2018, et Doña Raquel, militante vivant dans le quartier, racontent comment l’équipe et quelques parents ont alors réfléchi ensemble à la manière d’aller à la rencontre de nouvelles familles dans leur contexte difficile.

Dans cette histoire, vous découvrirez comment leur réflexion commune a permis de bâtir une action de promotion culturelle qui a réussi à atteindre les enfants les plus exclus et à re-construire des liens communautaires abîmés par la défiance mutuelle. Les partages de livres ont bâti des ponts, de maisons en maisons et à l’intérieur même des familles. Ces liens ont ouvert les enfants à la lecture, tout à la fois clé des champs, arpentage de mondes intérieurs en commun et nourriture de l’âme.

Dans cette histoire, vous pourrez entendre certains de ces enfants, comme Priscila ou Verónica, raconter comment leur compagnonnage avec les livres les a épanouis.

Quand nous avons l’impression que nos bibliothèques de rue trouvent leurs limites, parce que les enfants auprès desquels nous sommes grandissent, parce que les familles des quartiers se renferment sur elles-mêmes, et que nous sommes moins assurés du sens de nos actions, replongeons nous dans ces histoires. Inspirons nous de la façon dont David, son équipe, Doña Raquel et les autres familles ont ré-ouvert des chemins et réassurons notre courage, pour que d’autres enfants, comme Veronica, puissent dire un jour à leur tour :

« La lecture est importante pour moi, les livres m’aident à développer mon esprit, mon imagination. Tant que je lis, je deviens la protagoniste de l’histoire, et j’oublie tout le reste. Lire me rend heureuse, je veux que mon fils connaisse cela. On apprend avec le temps, grâce aux personnes qui nous entourent, mais pour moi les livres ont été importants. Les mères de mon âge ne savent pas tout ce que j’ai appris en lisant. Les livres m’ont appris à être une bonne mère. »

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