Venir en aide aux déplacés par un chantier de solidarité

Près de Goma en République Démocratique du Congo, des déplacés de guerre, venant de différentes zones du pays, cantonnent dans le camp de Lushagala. Ces gens qui laissent tout dans leurs milieux d’origine à cause de la guerre, cohabitent avec des soldats du gouvernement, et des combattants appelés Wazalendos. Les membres du mouvement ATD Quart Monde à Goma, avec la collaboration d’autres personnes, ont réalisé un chantier de solidarité pour venir en aide aux déplacés. Dans ce camp, ces gens vivent d’énormes souffrances et chaque jour, il faut lutter pour survivre. Ils s’exposent à différents risques de maladies ou de manque d’assistance alimentaire et interpelle le gouvernement ainsi que les organisations humanitaires.

  • Les membres du mouvement ATD Quart Monde à Goma, avec la collaboration d’autres personnes, ont réalisé un chantier de solidarité pour venir en aide aux déplacés.

Un chantier de solidarité

L’objectif du chantier de solidarité dans le camp de Sam Sam extension au quartier de Mugunga est de faire la construction d’une toilette avec huit portes pour soutenir les amis.es déplacés.es venant de différents milieux. Les membres du mouvement ATD Quart Monde se mobilisent avec deux chefs de blocs qui sont présents au chantier. Il y a aussi des jeunes vivant dans le camp qui ont rejoint pour donner un coup de main. Le fait de s’approprier le travail était un signe, qu’ils avaient conscience de l’importance de l’action, et une garantie qu’ils pourront eux même assurer sa pérennité. Le responsable du service de relais communautaires qui a autorisé l’exécution du chantier, s’est aussi joint au groupe pour contribuer à l’avancement des travaux.

« Ce travail ne dois pas être réalisé par une seule personne. Si c’est au bénéfice de tous, alors tout le monde doit y prendre part », disait-il.

Et un plaidoyer

Dans le camp qui contient au moins 10 115 déplacés venant de plusieurs localités du pays, on note la présence de plusieurs cas de maladies infectieuses chez les hommes et les femmes sans oublier la présence de la malnutrition, surtout chez les enfants de moins de 5 ans. Les gens vivent chaque jour dans la peur des bombes et des hommes armés, comme le précise ce témoignage : « Depuis que nous sommes arrivés dans ce camp, les détonations d’armes perturbent notre sommeil chaque nuit. Que le gouvernement nous fasse retourner chez nous plutôt que d’être dans ce camp où nous sommes davantage traumatisés. Les hommes armés ne tolèrent aucune résistance. Ils nous ravissent de l’argent ou tout autre bien. Le chef du quartier Mugunga ne cesse d’alerter sa hiérarchie sur cette situation mais sans succès ».

Les déplacés, qui se rendent à Goma en vue d’y trouver un refuge et des gains pour assurer leur survie, sont obligés de former un groupe de résistants pour faire face aux agressions. Mais ils espèrent encore que le gouvernement fournisse son effort pour ramener la paix dans leurs milieux d’origine où ils ont la possibilité de s’adonner à leurs activités champêtres et de manger à leur faim, alors que dans le camp, ils n’ont ni houe, ni champs.

  • Les déplacés, qui se rendent à Goma en vue d’y trouver un refuge et des gains pour assurer leur survie, sont obligés de former un groupe de résistants pour faire face aux agressions.

Ils demandent aux organisations humanitaires, un soutien tant matériel que financier. Ils sollicitent également les personnes de bonne volonté qui vont porter leur plaidoyer sur :

  • L’accompagnement des enfants et jeunes du camp;
  • L’apprentissage des métiers;
  • Le bois de chauffage;
  • La construction de toilettes (seulement 10 portes de toilettes pour des blocs qui font 40 à 45 ménages chacun).

Ils ont lancé des interpellations au gouvernement afin d’obtenir leur soutien : « Nous demandons au gouvernement de nous aider à séparer les militaires des civils. Nous mettons au défi les autorités, qu’elles descendent ici pour que nous puissions leur montrer un à un les abris provisoires occupés par ces hommes armés dans ce camp des déplacés ».

Face à cette misère que vivent ces personnes venant de différents milieux à l’est de la République Démocratique du Congo, le plus grand besoin serait, pour les autorités, de ramener la paix et la sécurité le plus tôt possible et que toutes les personnes vivant dans le camp et en dehors, aient un esprit d’humanisme.

Tout le monde peut agir, même avec des moyens modestes, en appelant à l’action des organisations, qui avec ATD Quart Monde, pourront offrir à la population déplacée de meilleures conditions de vie.

Article écrit par Héritier.


Pour aller plus loin, découvre les actions d’ATD Quart Monde en République Démocratique du Congo.

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