Une des priorités d’ATD Quart Monde est de « Promouvoir une société respectueuse des personnes et de la Terre, condition pour la paix. »

Extrême pauvreté et environnement

Les personnes vivant dans l’extrême pauvreté à travers le monde sont les premières et les plus durement touchées par les effets du changement climatique, par la chute de la biodiversité et les pollutions de tout ordre. Pourtant, elles en sont les moins responsables et ont le moins de moyens pour s’en protéger.

Comme cela a été révélé à travers la recherche participative internationale sur les dimensions cachées de la pauvreté menée par ATD Quart Monde avec l’Université d’Oxford, l’expérience de la pauvreté est également influencée par la nature et le degré de dégradation de l’environnement et par diverses formes de pollution qui se manifestent, par exemple, par les phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations et les sécheresses, la déforestation, la pollution de l’air et de l’eau, l’utilisation accrue de pesticides et de plastiques, la réduction des habitats pour la biodiversité, et l’épuisement des terres.

Les personnes en situation de pauvreté sont plus exposées aux conséquences négatives de ces phénomènes et n’ont aucun moyen de protéger leur famille, leur bétail et autres biens ou de se mettre à l’abri du danger. Elles sont contraintes à quitter leurs habitations et leurs terres inondées à cause de l’élévation de la mer. La salinisation des sols détruit leurs cultures et l’acidification des océans met à mal leurs moyens de subsistance. Les politiques climatiques et environnementales sont souvent élaborées sans tenir compte de leur impact sur les plus démunis.

Le changement climatique et la perte de biodiversité peuvent ainsi entraver la jouissance d’un large éventail de droits humains, notamment les droits à la vie, à la santé, à l’alimentation, aux moyens de subsistance et au travail, à l’eau, au logement et à la culture. Les droits des personnes qui dépendent d’écosystèmes sains sont particulièrement menacés. En 2012, les 168 États membres de la Convention sur la diversité biologique ont reconnu « la gravité de la perte de la biodiversité et de la dégradation des écosystèmes à l’échelle mondiale » et ont souligné l’impact négatif de cette situation sur « la sécurité alimentaire et la nutrition, l’approvisionnement et l’accès à l’eau, la santé des pauvres en milieu rural et des populations dans le monde entier, y compris les générations actuelles et futures. »

Les priorités d’ATD Quart Monde

 Depuis 2011, ATD Quart Monde s’est fortement investi sur les objectifs de développement durable en s’appuyant sur une recherche-action participative menée de 2011 à 2013 avec plus de 2 000 personnes dans 22 pays. Il défend depuis lors les priorités de l’Agenda 2030 de développement durable qui reprennent explicitement l’exigence de « ne laisser personne de côté »,

C’est dans un tel contexte qu’ATD Quart Monde s’est de plus en plus impliqué ces trente dernières années dans les débats nationaux et internationaux portant sur le dérèglement climatique et la protection de l’environnement.

• Cette implication relève autant du plaidoyer international (voir encadré) réalisé dès les années 1990, que des actions menées dans les pays où ATD Quart Monde est présent. L’un des objectifs de ses actions est de provoquer des rencontres entre des personnes en situation d’extrême pauvreté et d’autres acteurs sociaux provenant de différents milieux sociaux, politiques et professionnels. Le point de départ de ces rencontres est de partir des savoirs des plus pauvres pour trouver, ensemble, des solutions pour faire face au dérèglement climatique, et pour protéger l’environnement en créant de solides liens dans les communautés. Grâce aux échanges continus et à l’engagement commun, la confiance se construit et permet de remobiliser la communauté dans une action collective à partir des personnes les plus précaires. C’est ce postulat que l’on retrouve dans toutes les actions locales et internationales d’ATD Quart Monde.

ATD Quart Monde plaide pour que les actions nationales et internationales de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement contribuent à l’élimination de la pauvreté et participent ainsi à la justice sociale et environnementale.

Il porte les recommandations suivantes :

• Lier la lutte contre la pauvreté à toutes les politiques publiques.
• Accorder une attention spéciale aux 20 % les plus pauvres.
• S’attaquer ensemble au dérèglement climatique et à la protection l’environnement, en associant les personnes en situation de pauvreté.
• S’assurer que le financement de la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de l’environnement vise les populations les plus vulnérables.
• Instaurer des socles de protection sociale.
• Garantir que les populations vivant dans la pauvreté puissent bénéficier de formations et de créations d’emplois décents et de qualité dans la transition vers une économie verte.

Quelques dates clés

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