Article écrit par Nelson Onsongo et Terry Kiarie, délégués d’ATD Quart Monde au Kenya.

ATD Quart Monde est présent au Sommet africain sur le climat (ACS) et à la Semaine africaine sur le climat (ACW) 2023

ATD Quart Monde a pour principale mission de plaider pour les droits et le bien-être des personnes en situation de pauvreté. Nous croyons que chacun, indépendamment de sa situation socioéconomique, doit avoir le droit à la parole et pouvoir jouer un rôle dans la définition des politiques et initiatives qui ont un impact sur sa vie. Deux délégués d’ATD Quart Monde au Kenya (Nelson Onsongo et Terry Kiarie) ont récemment assisté au Sommet africain sur le climat 2023 à Nairobi, dont le thème était : Stimuler la croissance verte et les solutions de financement du climat pour l’Afrique et le monde.

Un appel à l’inclusivité

La Semaine africaine sur le climat 2023 (ACW) s’est tenue du 4 au 8 septembre 2023 à Nairobi, au Kenya, sous l’égide du Gouvernement du Kenya, en partenariat avec l’Union Africaine et le Groupe de la Banque africaine de développement, ainsi que d’autres partenaires. Le Sommet africain du climat s’est déroulé du 4 au 6 septembre 2023, parallèlement à l’ACW. Ce double événement régional sur le climat vise à réunir des nations et États, des décideurs politiques, des organisations de la société civile et des praticiens afin de débattre des solutions pour stimuler la croissance verte et assurer le financement du climat pour l’Afrique et le monde.

• À nos yeux, la Semaine africaine sur le climat présente une opportunité unique d’insister sur les problématiques rencontrées par les familles en situation de grande pauvreté que nous accompagnons, souvent les plus durement frappées par les conséquences du changement climatique. Elles sont les grandes absentes de ces forums sur le climat et ne peuvent jamais faire entendre leur voix, leurs avis ou leurs expériences concrètes. Notre participation était primordiale pour rappeler à tous·tes les acteurs l’importance d’inclure ces voix d’experts lors des échanges portant sur la question climatique.

Nos cinq principales recommandations

À partir de notre plaidoyer à l’ACS 23, nous avons présenté notre position, axée sur cinq principales recommandations majeures :

1. L’attention aux 20 % les plus défavorisés : nous avons souligné l’importance de se focaliser sur les populations les plus vulnérables. Nous devons nous assurer que personne ne soit laissé de côté dans la lutte contre le changement climatique.
2. Un partenariat avec les personnes en situation de pauvreté : collaborer avec celles et ceux qui vivent dans la pauvreté est essentiel à la conception de solutions climatiques efficaces répondant à leurs besoins spécifiques.
3. S’assurer que les financements bénéficient aux plus vulnérables : il est impératif que le financement du climat aille vers les personnes qui en ont le besoin le plus crucial, en particulier celles qui se débattent contre la pauvreté.
4. Ériger des protections : nous plaidons pour la création de systèmes de protection sociale dans tous les pays, afin d’offrir un filet de sécurité aux personnes en situation de pauvreté.
5. Favoriser l’autonomie des personnes en situation de pauvreté : l’accès à des formations et des emplois de qualité ainsi qu’une transition juste vers une économie plus durable peuvent contribuer à sortir les personnes de la pauvreté tout en soutenant la lutte contre le changement climatique.

Agir de concert avec des organisations internationales

Lors de l’ACS23, nous avons collaboré activement avec des organisations internationales, notamment l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) et l’IFRC (Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge). Ces interactions nous ont permis de mieux comprendre leurs approches en ce qui concerne les actions menées contre le changement climatique. Nous avons aussi pu mieux saisir comment ces organisations intègrent la réduction de la pauvreté dans leurs agendas respectifs.

Nous avons encore apprécié l’efficacité de l’approche holistique de l’UNICEF en matière d’aide humanitaire et de développement, laquelle englobe l’environnement et les communautés où vivent les enfants. Nous retrouvons dans cette approche l’une de nos conviction : il faut considérer la pauvreté à partir de défis multiples et d’un ensemble de dimensions.

Lors de nos échanges avec l’IFRC, nous avons pu constater leur engagement à apporter un soutien humanitaire aux populations les plus affectées par le changement climatique, nombre d’entre elles vivant en situation de pauvreté. Nous avons exploré les différentes opportunités de collaboration, notamment en termes d’engagement sur le terrain, pour atteindre au mieux les communautés dans le besoin.

À l’avenir…

Notre participation à l’ACS23 a permis de renforcer l’importance de l’inclusivité dans les débats sur le climat. Nous avons pu constater l’impact de la participation des jeunes et des enfants dans les échanges, comme l’ont montré l’AYCA (Africa Youth Climate Assembly) et l’ACCS (Africa Children Climate Summit). Ces événements ont prouvé que l’implication de tous les acteurs permet de parvenir à des solutions plus concrètes et efficaces.

• À l’avenir, nous nous engageons à contribuer activement aux échanges sur le climat, et à donner aux enfants les moyens d’exprimer leurs vues sur des solutions climatiques pratiques. Nous sommes également convaincus du potentiel de l’innovation pour garantir le financement de l’amélioration de la vie des personnes en situation de pauvreté. En cela, nous nous alignons sur l’appel de l’ACS23 pour le financement de solutions climatiques concrètes, à hauteur de 100 milliards de dollars par an.

Enfin, le plaidoyer d’ATD Quart Monde Afrique lors de l’ACS23 a souligné notre engagement en faveur des droits et du bien-être des populations en situation de pauvreté. Pour ATD Quart Monde, le dialogue inclusif, l’innovation et l’implication active dans les échanges sur le climat sont indispensables à la mise en œuvre d’un avenir durable et équitable pour tous. Nous poursuivons sur ce chemin.

Nous travaillons inlassablement pour nous assurer que personne ne soit laissé de côté dans la lutte contre le changement climatique. Ensemble, nous pouvons faire la différence.

Pour lire la stratégie et le plan d’action (2022-2032) de l’Afrique en matière de changement climatique et de développement résilient, cliquer ici.