ATD Quart Monde invité de la matinale RFI
Ce mardi 17 octobre 2017, Bruno Tardieu était l’invité de la matinale info de Radio France Internationale (RFI).
Directeur de la campagne Stop Pauvreté, Bruno Tardieu explique que la grande pauvreté n’a pas reculé, qu’elle s’est même durcie, et que les regards extérieurs sur cette dernière sont devenus encore plus violents. « La violence de la misère c’est d’être sans arrêt jugé, rabaissé, stigmatisé… » Un jugement qui provoque la honte des personnes vivant cette pauvreté.
Rappelant l’origine de la Journée mondiale du refus la misère, une journée à l’initiative de Joseph Wresinski et des plus pauvres, Bruno Tardieu affirme que, dans le sillage du fondateur d’ATD Quart Monde, la voix des plus pauvres s’est libérée. La violence et le jugement dont sont victimes les plus pauvres tendent à empêcher ces personnes de parler et les obligent à se taire. Cette année de mobilisation publique a permis aux personnes en situation de pauvreté de se réunir et d’oser prendre la parole, ensemble, dans ce combat contre la pauvreté.
« Le fait qu’un peuple sorte du silence, le fait que des droits avancent provoque des réactions. » Parmi ces droits, ‘Ne laisser personne de côté‘ a permis de mettre fin à la violence des Objectifs du Millénaire pour le Développement qui voulaient réduire de 50% les personnes victimes de la misère dans le monde. Inclure tous dans le combat contre la pauvreté permet de maintenir la mobilisation et de ne pas décourager les plus pauvres qui se sentiraient exclus de cette lutte.
Cette émission spéciale a également été l’occasion de découvrir le Mouvement ATD Quart Monde et la lutte contre la pauvreté dans différents pays du monde :
- A Manille, aux Philippines, le travail d’ATD Quart Monde (présent depuis 30 ans dans le pays) se concentre sur des programmes d’alphabétisation et de culture notamment autour de familles vivant sous les ponts, ainsi qu’auprès de celles vivant dans un cimetière nord de Manille. Bruno Tardieu témoigne notamment des politiques de relogement des familles vivant sous les ponts en concertation entre ces familles et les pouvoirs publics, après plusieurs années de tâtonnement.
- A Port-au-Prince (Haïti), où le programme « Bébés Bienvenus » accompagne plus de 160 enfants de 0 à 3 ans. Nés du constat de la malnutrition et des problèmes récurrents de santé des enfants en bas âge, ce programme se veut fédérateur et réunit toute la communauté. Une initiative qui rassemble et non-discriminante, exemple d’un socle de protection sociale minimum défendu par ATD Quart Monde.
- Au Sénégal, où le Mouvement s’engage aux côtés de toute la population. L’un des combats d’ATD Quart Monde reste encore la lutte contre les inondations et les problèmes sanitaires et matériels que cela engendre. Daniel Marineau, volontaire ATD Quart Monde à Dakar, témoigne de son expérience auprès des familles du Quart Monde pour faire valoir le savoir de ces dernières. Le 17 octobre, la célébration de la Journée mondiale du refus de la misère, sera liée à la jeunesse qui souhaite désormais quitter son pays et à l’environnement ;
- A Bangui, en Centrafrique, où Béatrice Epaye, députée centrafricaine, est présidente de l’association ‘La Voix du Cœur’. Cette organisation accueille des enfants avec pour objectif de les réinsérer dans leur famille, ou les aider à trouver un travail. Béatrice Epaye témoigne de la violence de la pauvreté et de la réalité de la région. Une violence qui suffit à anéantir le travail engagé par les associations sur place. Elle regrette également le désengagement de l’État, l’enracinement de la pauvreté malgré une lutte toujours forte de la population locale. « Il faut compter avec les pauvres parce que eux ne baissent pas les bras. »
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