Centrafrique : en pleine crise, créer un avenir ensemble
Actuellement en Centrafrique, les membres du Mouvement ATD Quart Monde refusent d’être dominés par la peur de « l’autre » et, assumant l’inquiétude de leurs familles, continuent d’aller à la rencontre de ceux qui sont les plus fragiles.
Un ami de longue date fait le trajet chaque jour jusqu’à « La voix du cœur », une association où plus de 400 enfants et jeunes qui vivent dans la rue ont trouvé refuge. Un autre membre, dont la famille a perdu un membre très cher et dont la maison a brûlé, vit depuis plusieurs semaines déjà dans un des plus grand site de réfugies de Bangui, près de l’aéroport. Il aide à l’organisation de la vie quotidienne dans ce campement fait de bric et de broc. Ces derniers jours il a aussi fait partie de l’équipe qui enterre les personnes qui meurent là : deux ou trois personnes par jour, et parmi celles-ci se trouve presque toujours un jeune.
Sur place avec d’autres jeunes, il rend aussi possible pour plus de 300 enfants de rêver et créer rien qu’avec quelques livres, des crayons et du papier. Il leur apprend des chants qui font le tour du camp. Il nous a dit : « Avec ATD Quart Monde, nous avons appris à faire sans beaucoup de moyens, mais avec notre cerveau et notre imagination. ATD est expérimenté. Ici je mets en pratique le programme que nous avons établi. »
Noël à Bangui n’a pas été un temps de paix. Au contraire, durant plusieurs jours les habitants ont dû rester chez eux, en permanence dans l’anxiété. Nos deux volontaires permanents sur place font tout ce qu’ils peuvent pour s’assurer que les nouvelles des amis et des membres circulent et pour accueillir ceux qui viennent à la Cour de ATD Quart Monde. Ils savent que c’est vital. Comme d’autres maisons dans des quartiers plus calme, la Cour héberge des amis qui ont été déplacés. Actuellement environ une vingtaine de personnes, des mère, des enfants, des jeunes, y sont logées. Pour faire face au quotidien, chacun fait quelque chose : certains vont à la recherche de maïs ou de manioc, d’autres trouvent un endroit où le moudre, d’autre le sèchent…
Dans tout Bangui de tels gestes d’engagement existent, comme ces fonctionnaires qui continuent d’assumer leur service même s’ils n’ont pas été payé depuis longtemps. Grâce à eux, le réseau de distribution d’eau et d’électricité continue de fonctionner et d’être réparé.
Nos volontaires permanents et plusieurs autres membres ont décidé d’écrire un journal quotidien de tous ces actes de résistance, de dévouement et de fraternité. Ce sont tellement de pareils faits, trop souvent invisibles, qui apportent l’espoir et ouvrent des chemins vers une réconciliation !