Ces jeunes devraient être pris au sérieux

Photo : Lareine Kenmogne, 2020, Londres © ATD Quart Monde 

En comparaison à n’importe quelle autre région anglaise, Londres a le taux le plus élevé de pauvreté infantile.

Cet automne, durant la semaine de lutte contre la pauvreté à Londres, Lareine Kenmogne, militante Quart Monde, exprimait son point de vue sur ce constat.

  • « Ça ne m’étonne pas du tout d’entendre ça ! En tant que mère, quand tu as des enfants, tu attends d’eux qu’ils se comportent bien, tu attends qu’il fassent du mieux possible, tout comme tu veux être une bonne mère. Mais la société ne te donne pas accès à ce qui existe pour pouvoir faire face.
  • Premièrement, les enfants en situation de pauvreté vivent avec la honte, ils se sentent comme brisés, ça détruit vraiment leur moral. Et quand un enfant a faim, comme on dit : « ventre affamé n’a pas d’oreilles ». Ils n’arrivent pas à se concentrer s’ils ont faim. En gros, tu ne peux pas attendre d’un enfant qui vit cette situation d’être juste comme les autres, aussi performant.
  • Je connais une famille qui n’a que des haricots et du pain pour manger. L’enfant est toujours fatigué. Sa présence à l’école a fini par baisser,  certains matins elle ne peut juste pas y aller.

Vous savez, beaucoup quittent l’école sans même un diplôme et ça affectera leur travail dans le futur. C’est pour ça que la misère se répète sans fin. On doit remédier à ça !

  • Ces jeunes gens devraient être pris au sérieux parce que l’enfant d’aujourd’hui sera l’adulte de demain. Je veux dire que si on ne fait rien pour leur situation actuelle, nous nous retrouverons demain avec une société brisée et il n’y aura pas de quoi être surpris.
  • Ce que je souhaite, c’est qu’une ville comme Londres soit heureuse, vraiment libre, une ville où chacun est considéré, où les gens vont bien. »

La pauvreté infantile n’est pas fatale. Dans le passé, les niveaux de pauvreté infantile au Royaume-Uni ont déjà été significativement plus bas qu’ils ne le sont aujourd’hui. S’assurer que chaque enfant ait un bon départ dans la vie, aux côtés des siens, n’est-ce pas l’investissement le plus pertinent qu’un pays puisse faire ? Travaillons sans relâche dans ce sens.

 

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