Education et culture, leviers pour se libérer de la misère
Célébration de la Journée mondiale du refus de la misère. 17 octobre 2013
Pour célébrer le 17 octobre, Journée Mondiale de Lutte contre la Misère, le Mouvement ATD Quart Monde a organisé une conférence-débat pour tout public le mercredi 16 octobre après-midi. Le thème de cette conférence était : « Education et culture, leviers pour se libérer de la misère »
Un des délégués nationaux a souligné que l’éducation et la culture font partie des moyens indispensables pour lutter contre la misère. Voilà pourquoi, depuis toujours, le Mouvement a mis en exergue plusieurs activités culturelles dans le but de semer dans l’esprit des enfants le désir de fréquenter l’école.
Martine, une dame venant de France, a dit que la lutte contre la pauvreté est liée aux Droits de l’homme : « L’homme a besoin de culture tout comme il a besoin de pain ». Joseph Wresinski, fondateur du Mouvement, a dit pour sa part en 1976 : « une vraie égalité c’est un désir de donner à tout le monde la même force intellectuelle et morale. »
Après la conférence, une mère de famille d’Andramiarana a entamé la série de témoignages qui s’en suivaient : « Les enfants, a-t-elle dit, ont besoin d’aller à l’école et de recevoir une éducation correspondant à leur besoin. Sans cela ils subiront les violences de la vie et cela finira par une maternité précoce. Par conséquent elles auront une ribambelle d’enfants de pères différents. Ils vivront aussi alors dans la misère, tout comme nous, leurs parents, et lègueront cela, à leur tour, à leurs descendants. C’est le statu quo. La vie que j’ai menée et celle de mon entourage que j’ai vue de mes yeux m’ont convaincue que le meilleur moyen pour que nos enfants puissent s’en sortir dans la vie c’est de leur donner une bonne éducation… »
Un responsable du Centre NRJ d’Andavamamba a parlé au nom d’un jeune désoeuvré qui n’a fait qu’arpenter les rues dès l’âge d’à peine cinq ans. Il a été formé par ce centre. Ce garçon avait beaucoup de courage et de bonne volonté depuis sa tendre enfance. C’est toujours lui qui a cherché les moyens de franchir toutes les étapes pour réussir. Il a exposé ses idées à ses éducateurs. Aujourd’hui, il est responsable dans une entreprise.
Ensuite, on a projeté un court-métrage relatant la vie de Fatimata, une fille du Burkina-Faso, dont le papa et la maman étaient tous les deux aveugles. « Ce sont, dit-elle, les efforts, les encouragements et les sourires des parents qui m’accueillent à mon retour de l’école qui remplissaient mon ventre chaque jour, car souvent nous n’avions rien mangé » Elle a fait des efforts constants et a fini par décrocher un CAP de stylisme et de modélisme, spécialité qu’elle partage à d’autres actuellement.
Le dernier témoignage a été donné par une maman responsable de la bibliothèque d’Antohomadinika : « La lecture, a-t-elle dit, m’a aidée dans mes études, et m’a appris des tas de choses. » Les gens ont posé beaucoup de questions. On a senti par-là qu’ils veulent connaître un peu plus le Mouvement et ses actions.
Après cela, on a lu le texte de la dalle de la place du Trocadéro à Paris en trois langues : moré (burkinabé), français et malagasy.
Et puis on a gardé une minute de silence en souvenir de tous les victimes de la violence, de la faim, de l’ignorance…
Un journaliste de la radio RDB a assuré l’animation de l’ensemble de la cérémonie et un interprète a permis à tous ceux qui étaient présents de vivre pleinement cette journée. Nous sommes reconnaissants à tous les deux pour avoir fait cela gracieusement.