Tous les enfants ont des talents

Le 20 novembre de chaque année marque la Journée des Droits de l’enfant. Partout à travers le monde, elle est célébrée de différentes façons qui tiennent compte des réalités de chaque société. En République Démocratique du Congo, ce 26ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’enfant a réuni des enfants, des jeunes et des adultes dans une école primaire de Bukavu, où des enfants en situation de handicap sont scolarisés. 

La célébration a été organisée dans l’école primaire Heri Kwetu (qui signifie « heureux chez nous »), par la Plate-forme «Espace Solidarité des Enfants » en collaboration avec le Bureau Urbain « Genre, Femme et Enfant ». En choisissant cette école, ladite Plate-forme a voulu se rapprocher des enfants qui reçoivent rarement une visite. Il s’agit ici d’enfants malvoyants, avec un handicap physique ou sourds, qui étudient dans l’unique école qui organise ce genre d’enseignements dans la ville de Bukavu. Parmi les enfants invités, on pouvait remarquer la présence d’élèves venus des quelques écoles voisines, des enfants Tapori, des enfants du Comité d’Enfants de Kadutu et de quelques adultes.

 

Lecture en braille du mot de bienvenue
Lecture en braille du mot de bienvenue

C’est une fille malvoyante qui a lu le mot de bienvenue. Cela a étonné plus d’un enfant invité à la manifestation. Un petit garçon de 8 ans environ assis à droite de Justin (un animateur qui a accompagné les enfants) s’est étonné en disant à son voisin : « cette fille est formidable, regarde comme elle a lu sans regarder son papier. A-t-elle mémorisé son discours ou bien ? ». Elle lisait en braille avec ses doigts, soutenue par le Directeur d’école. Ce garçon a compris que même un malvoyant est capable de lire aussi bien que lui…

Puis s’en sont suivies les activités culturelles dont le thème principal était « mettre fin au mariage précoce ». Toutes les catégories d’enfants présents ont participé aux activités : quelques élèves sans handicap venus d’autres écoles voisines ont présenté un sketch, déclamé des poèmes, dansé, entonné une belle chanson ; deux fillettes malentendantes ont participé au défilé de mode, un enfant en situation de handicap a récité une récitation ; un jeune Tapori a présenté ce que font les enfants au sein des groupes Tapori et a établi la relation entre les activités Tapori et celles de cette célébration.

A la fin des manifestations, une fille Tapori a confié à Justin avoir aimé toutes les activités du jour. Selon elle, il s’agissait d’activités qui ont donné le sourire aux participants, des activités qui ont permis à tous les enfants, quelle que soit leur situation, de démontrer leurs talents, de partager leur pensée et de coopérer pour réaliser quelque chose ensemble.

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Quelques adultes étaient présents : M.Kizito de la section protection de l’enfant à la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo), le représentant du Bourgmestre de la Commune de Kadutu, le représentant du Maire de la Ville de Bukavu et Madame le Chef de Bureau Urbain Genre, Femme et Enfant ainsi que le Directeur de l’Ecole Heri Kwetu et quelques enseignants de son école…

Ce fut un signe de considération envers les enfants que certains adultes aient pris la parole vers la fin des manifestations pour féliciter les enfants pour toutes les activités qui favorisent l’épanouissement de tous les enfants. Les participants adultes ont souligné l’importance de mettre en avant l’éducation scolaire des enfants et la préparation de leur avenir.

Les personnes réunies connaissaient des conditions de vie différentes. Toutes ont démontré à cette occasion la conviction que le fait d’écouter, suivre un enfant et lui donner place, quelles que soient sa situation, son origine, ses conditions de vie, le rendent confiant et favorise son épanouissement. Aussi faut-il être vigilant et lutter constamment contre tout abus qui nuirait à cet épanouissement ! Voilà ce qu’on peut retenir de la célébration de cette journée à Bukavu.