Événement : Éthique de la recherche sur la pauvreté
Jeudi 12 avril 2018
10:00 New York | 15:00 Londres | 17:00 Cape Town
Il est nécessaire de s’inscrire pour participer. Pour vous inscrire cliquez ici.
Éthique de la recherche sur la pauvreté
Cet événement qui se déroulera en langue anglaise est le premier d’une série de trois dans le cadre de notre séminaire en ligne « Repenser notre monde grâce au point de vue des plus pauvres, avec Joseph Wresinski ».
« La connaissance globale sur la pauvreté et l’exclusion doit à la fois informer, expliquer et mobiliser. La recherche scientifique doit se reconnaître une composante parmi d’autres, elle est la composante informatrice « sans vie », si l’on peut dire, car elle demeure sans vie tant qu’à ses côtés, nous ne trouvons pas ces deux autres parts de connaissance:
- La connaissance que possèdent les pauvres, les exclus qui vivent, de l’intérieur, à la fois la réalité de leur condition et la réalité du monde qui la leur impose;
- La connaissance de ceux qui agissent, parmi et avec les victimes dans les zones de grande pauvreté et d’exclusion »
Joseph Wresinski — « La pensée des plus pauvres dans une connaissance qui conduise au combat », UNESCO, 1980.
Ces paroles exigeantes, prononcées par Joseph Wresinski, vont droit au but : elles touchent du doigt le défi le plus fondamental dans la construction de connaissances susceptibles de libérer les plus pauvres. Les chercheurs demandent régulièrement aux communautés marginalisées de donner leur accord pour qu’une recherche soit conduite au sein et à propos de leur communauté et cependant, quand ils sont invités à y participer de manière significative, à donner leur avis et à tirer profit du processus de recherche, c’est plutôt l’exception que la règle. La véritable inclusion de celles et ceux que la société a le plus marginalisés dans la démarche de recherche est une proposition éthique exigeant une réciprocité entre les personnes qui sont directement affectées par celle-ci et les chercheurs qui veulent apprendre quelque chose d’elles.
À partir d’exemples fournis par des militants et des universitaires d’Afrique du Sud, de France et des États-Unis, ce séminaire numérique explorera l’éthique de la recherche sur la pauvreté, ainsi que les approches méthodologiques et pratiques accessibles aux organismes académiques et non-gouvernementaux pour produire un savoir impliquant les personnes qui vivent dans la pauvreté. Nous réfléchirons à des dilemmes moraux familiers à bien des chercheurs en sciences sociales et nous suggérerons des moyens d’assurer une inclusion porteuse de sens, une participation réelle et un processus de partage du pouvoir avec ceux qui sont affectés le plus directement par le processus de construction de la connaissance.
Animateurs
Stacy Randell-Shaheen (États-Unis) est directrice du Centre d’Enseignement pour les Adultes du North Shore Community College de Danvers, dans le Massachusetts, où elle aide à préparer des étudiants de tout âge qui n’ont pas fini l’école à obtenir leur diplôme de fin d’études secondaires, pour entrer à l’université ou intégrer des formations professionnelles.
Bonita Bennett (Afrique du Sud) est directrice du musée du District Six depuis 2008 et fut son archiviste en chef pendant trois ans avant cela. Elle travaille sur la mémoire des populations du District Six de Cape Town qui furent relogées de force et, plus généralement, sur celle des relogements forcés.
Donna Haig Friedman (États-Unis) a été directrice du Centre pour les Politiques Sociales de l’Université de Massachusetts à Boston pendant près de 18 ans. En cette qualité, elle a dirigé l’équipe du centre dans le cadre de son travail de recherche et d’évaluation, au sein de l’État et de l’ensemble des États-Unis, dont une grande partie fut concentrée sur des opérations d’évaluation et sur le développement de politiques sociales destinées à prévenir la perte de domicile familiale.
Amelia Mallona (États-Unis) est professeure assistante de pédagogie au Merrimack College du Massachusetts. Son enseignement porte notamment sur le développement tout au long de la vie et sur le contexte socio-historique et culturel dans lequel se déroule le développement humain, traitant par exemple des questions de diversité, de justice sociale et d’éthique, dans le contexte éducatif.
Bruno Tardieu (France) est le directeur du Centre International Joseph Wresinski, pour la recherche et l’histoire, à Baillet, en France. Projet d’ATD Quart Monde, ce centre travaille à rassembler des histoires de résistance de la part de personnes vivant dans l’extrême pauvreté et mène des recherches sur la façon dont la pauvreté peut être surmontée.
Cet événement, organisé en partenariat avec le Merrimack College, repose sur une discussion qui s’est tenue en juin 2017, au centre culturel international de Cerisy La Salle, en France, dans le cadre du colloque d’une semaine, « Ce que la misère nous donne à repenser avec Joseph Wresinski ». Cet événement marquant a rassemblé plus de 80 universitaires, militants engagés dans la lutte contre la misère et personnes qui connaissent la pauvreté, venus de quinze pays différents, afin de débattre sur la manière dont l’extrême pauvreté nous invite à revoir notre façon de penser.