Femmes et lutte contre la pauvreté
Aujourd’hui, 8 mars 2019, Journée internationale des droits des femmes, partout dans le monde, des millions de femmes se joindront à une mobilisation globale.
En cette journée, ATD Quart Monde veut reconnaître la contribution incalculable et quotidienne des femmes en situation d’extrême pauvreté à la construction de la paix, de la justice et d’un monde qui ne laisse personne de côté.
C’est aussi l’occasion de repenser les injustices et les inégalités subies par des femmes en raison de leur condition. La proposition féministe lutte contre toute forme de discrimination et cherche des alternatives pour parvenir à un monde plus juste où l’égalité effective des droits et la contribution des femmes sont reconnues à tous les niveaux. Il souligne également qu’il est nécessaire de dénoncer la discrimination sur le lieu de travail, les violences sexuelles subies, le monopole forcé des femmes dans le domaine des soins, ainsi que la situation particulière de la violence subie par les femmes migrantes, ou dans une situation de pauvreté.
Nous ne sommes pas des victimes, nous sommes des résistantes
Extrait de la revue Quart Monde N° 223, août 2012, Magdalena Brand
Les femmes qui doivent lutter au quotidien contre l’extrême pauvreté sont trop souvent cataloguées comme « victimes », dans la mesure où les projets et organisations ne tiennent pas compte de leur capacité de révolte et de résistance. Lorsqu’on ne reconnaît pas leur rôle actif, on perpétue le mythe selon lequel la soumission et l’infériorité sont la marque des populations les plus défavorisées. Certains établissements d’assistance publique en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que certains programmes de développement en Afrique ou en Amérique latine, ont tendance à considérer les femmes très pauvres comme des êtres passifs, résignés et même inconscients de leur oppression, s’accommodant d’une situation qu’une femme plus privilégiée ne tolérerait pas.
- Cette attitude se fonde sur l’idée que les femmes très pauvres sont des victimes incapables d’agir pour elles-mêmes.
[…] Les femmes qui vivent la pauvreté sont des actrices de résistance contre la pauvreté extrême. Elles utilisent leur expérience pour tenter de se sortir de leur situation ainsi que celle de leur famille. Mépriser la résistance, l’expérience et la connaissance des femmes les plus démunies constitue une atteinte à leur dignité et est donc un obstacle à une transformation féministe radicale et durable :
- « Tant que la condition de la femme la plus pauvre durera, aucune femme ne sera réellement à l’abri. Car ce qui peut être refusé à la femme en bas de l’échelle sociale, n’est pas un droit inaliénable pour toutes les femmes »1