Inscrire les droits humains dans les accords de la COP 21
Faire des droits humains une réalité pour les personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté
A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme, ATD Quart Monde rappelle qu’il est urgent de mettre en œuvre les Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme.
Cette approche de la lutte contre l’extrême pauvreté basée sur les droits humains est nécessaire pour atteindre le premier des Objectifs de développement durable qui est « d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ». Dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies le 25 septembre 2015, les chefs d’État promettent de « ne laisser personne de côté » et de « renforcer la résilience des pauvres ».
Aujourd’hui, dans les négociations à la COP 21 à Paris, il est important que les droits humains soient mentionnés explicitement dans le texte des accords. Ceux-ci doivent pouvoir servir de référence afin que les mesures prises pour l’adaptation aux changements climatiques, les réparations et les indemnisations atteignent réellement les populations les plus fragiles. Les plus pauvres sont les premières victimes du réchauffement climatique et en sont les moins responsables.
ATD Quart Monde se mobilise dans le monde pour faire le lien entre adaptation aux changements climatiques, lutte contre l’extrême pauvreté et droits de l’homme.
Une conférence est organisée aujourd’hui à la COP 21 sur le thème : grande pauvreté, changements climatiques et droits de l’Homme. Des jeunes, qui étaient très éloignés de l’emploi, exprimeront qu’il est possible de créer de nouveaux emplois inclusifs et respectueux de l’environnement.
A Haïti, ATD Quart Monde et l’Office de protection du citoyen ont organisé, du 24 au 27 novembre, un séminaire sur la mise en œuvre des Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme (photo en haut), à partir du manuel : « Faire des droits de l’homme une réalité pour les personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté ».
Les participants de ce séminaire ont affirmé que la misère n’est pas une fatalité et que les droits ne sont pas une faveur. Les propositions et les bonnes pratiques présentées doivent être concrétisées, car l’extrême pauvreté constitue une catastrophe silencieuse qui ne fait pas la une des journaux alors qu’au niveau mondial, des centaines de millions de personnes et de familles font face à la malnutrition, n’effectuent que des travaux de survie et ne bénéficient d’aucune protection sociale. Elles ne parviennent pas à se faire entendre correctement et sont mal représentées. La stigmatisation et l’exclusion les enferment dans la honte ; leur savoir est dévalorisé ou ignoré. Pourtant, leurs stratégies de survie, leurs gestes de solidarité face au dénuement, aux crises économiques, aux catastrophes naturelles disent leur recherche incessante de dignité, leur capacité à inventer des solutions avec des moyens limités. Elles sont les premiers acteurs de notre combat pour un développement durable qui ne laisse personne de côté.