Inventer des gestes de paix | Isabelle Pypaert Perrin
Par Isabelle Pypaert Perrin
Dans une actualité aussi sombre, le thème du 17 octobre prochain a beaucoup de sens. Il est urgent de développer une culture de la rencontre et un vivre-ensemble, constructeurs de paix, ancrés dans le respect de la dignité de chacun.
Ceux qui ne cessent de résister à la violence de la misère n’ont pas attendu pour se mettre en chemin. Condamnés à vivre dans l’insécurité à cause du dénuement et des privations, confrontés au mépris et à l’indifférence, ils savent que la paix n’est pas un bien que l’on peut posséder pour soi et défendre seul mais que c’est une recherche. Celle-ci requiert les efforts de chacun et un engagement collectif.
Ainsi, dans un quartier périphérique en Espagne, cette mère qui rassemble les siens dans un coin de sa baraque pour faire de la place à une famille dans la rue. Aux États-Unis, cet homme qui prend des coups en séparant deux voisins poussés à bout par le désespoir et la honte de se sentir inutiles. Ou ces jeunes Bulgares qui continuent de venir rencontrer les habitants de ce quartier mal vu et abandonné. Et, en Centrafrique, ces adultes qui réfléchissent ensemble et font des propositions pour qu’à l’école tous les enfants puissent développer leur intelligence et leur sens de l’amitié.
Sur tous les continents, des femmes et des hommes, des enfants et des jeunes, confrontés à la grande pauvreté, puisent dans le courage de ceux qui les ont précédés et inventent au jour le jour des gestes de paix. Des gestes de paix enracinés dans leur résistance à la misère et leur recherche de ne laisser personne derrière. Joseph Wresinski a affirmé qu’ils étaient les premiers défenseurs des droits de l’homme, les acteurs d’une paix dont le monde a besoin. Le 17 octobre prochain – et tous les jours ! – nous sommes invités à nous associer avec eux.
Éditorial publié dans ‘Le journal d’ATD Quart Monde’ sept-oct. 2016 – France
Photo ATD Quart Monde : Affiche 17 octobre – France