« IRI TI MBI LOUISE » – Je m’appelle Louise
Si on ne cherche pas ceux qui sont les plus pauvres, ils vont être oubliés
Lorsque des milices armées sont venues de l’étranger, en 2003, elles ont fait beaucoup de dégâts dans le pays. Deux de mes voisines ont fui pour aller dans la forêt. Une des deux est partie avec son petit fils. Parfois elle envoie l’enfant pour aller payer quelque chose au village mais elle, elle vit dans la forêt et elle ne voulait pas rentrer au village. Elle disait qu’en forêt, elle n’avait pas de problème mais qu’au village les gens l’accusent de faire du mal aux autres.
Donc elle préfère rester en brousse.
Je lui ai répondu : « pour toi c’est bon mais ne penses-tu pas à l’avenir de cet enfant qui est avec toi ?»
Aujourd’hui ça fait quatre mois que la maman a écouté mon conseil et est revenue dans le village.
Avant-hier, j’étais au champ, elle m’a dit : « si quelque chose m’arrive, je vais porter plainte contre toi ».
Si on ne cherche pas ceux qui sont les plus pauvres, ils vont être oubliés.
J’ai pris des risques à cause de ce que j’ai appris avec ATD Quart Monde.
Il y a beaucoup de choses qu’on voit et beaucoup qu’on ne voit pas.
Si on n’approche pas les gens pour savoir ce qu’ils ont dans leur cœur, on ne peut pas tout savoir.
Louise, ATD Quart Monde en République de Centrafrique