Ouagadougou – Samedi 19 Octobre 2013 – Rassemblement sur l’avenue Joseph Wresinski

A l’occasion de la Journée Mondiale du Refus de la Misère.

La Journée Mondiale du Refus de la Misère, cela commence déjà pendant les préparatifs : depuis la veille, les mamans ont eu beaucoup de travail pour préparer les 200 repas pour tous les participants. Et les membres du Mouvement venant des autres villes et villages du Burkina nous ont rejoint pour dormir à la cour aux Cent Métiers. Entre le feu et les grosses marmites, les nattes sur le sol et les moustiquaires accrochées dans les salles de réunion et d’animation, les guirlandes de papier colorées un peu partout, la cour avait déjà un air de fête !

Le lendemain, nous avons rempli deux bus qui nous ont emmenés à l’avenue Père Joseph Wrésinski, sur le rond-point des droits humains. Les équipes logistique et décoration nous avaient précédés pour placer des chaises, accrocher des banderoles, monter des grandes tentes pour nous protéger du chaleureux soleil du Burkina-Faso.

Cette année, notre objectif était de remettre aux autorités du pays les conclusions du séminaire organisé en février dernier par ATD quart-monde à Ouagadougou « Les plus pauvres, partenaires d’une éducation réellement pour tous : Sur quels savoirs prendre appui ensemble pour ouvrir l’avenir de tous ? » Durant ce séminaire, des personnes qui vivent une vie très difficile ont eu l’occasion de témoigner de leur vécu autour de l’école et de l’éducation, d’exprimer leurs idées sur ces thèmes et de réfléchir avec des professeurs, des universitaires, des membres de l’UNICEF, des représentants de différents ministères…

Durant la cérémonie, différents participants ont lu les conclusions et les recommandations du séminaire. Dans le public, il y avait les représentants des Ministres de l’Action Sociale, de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, des Droits Humains, il y avait également des représentants de l’UNICEF, de la mairie de Ouagadougou, et Maître Frédéric Titinga Pacéré, le parrain de la Cour aux Cent Métier.

Ils ont entendu Fatimata Kafando, qui a marqué le séminaire par son récit de vie, redire sa phrase « Je sais que c’était le courage de mes parents qu’on mettait dans nos ventres, sinon ce n’est pas possible. », et lire en duo avec M. Zacharie Sawadogo, représentant de l’association Solidar Suisse.

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Fatimata Kafando
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Zacharie (Solidar Suisse)

Ils ont entendu Florence Kandolo, institutrice dans un petit village du Nord du pays, lire avec le Professeur Daouda Kouma, de l’Université de Ouagadougou.

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Dr Kouma Daouda

Ils ont entendu Mariam Zongo, qui depuis le séminaire a mené un combat pour réussir à obtenir les actes de naissance de ses enfants et ainsi pouvoir les inscrire à l’école, a lu la recommandation pour encourager les autorités à faciliter les démarches administratives pour les actes de naissances. Ils ont entendu M. Guérémi, un papa qui a lutté pour que son fils retrouve le chemin du village, demander que tous les savoirs soient pris en compte dans l’éducation.

Ils ont entendu Parata Barry, qui a vécu à la rue étant enfant, demander la gratuité de l’école pour que tous puissent accéder à l’éducation.

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Parata Barry

Voir chacun prendre la parole et redire leurs idées devant les autorités et mesurer ainsi le chemin parcouru par ces membres du Mouvement, qui pour certains n’osaient pas s’exprimer quelques mois auparavant, nous a tous rempli d’une grande fierté. Nous continué la cérémonie avec de la musique, jouée par un groupe de jeunes membres du Mouvement qui ont bien « ambiancé » les participants.

Et nous avons clôturé par un discours de Maitre Pacéré. De retour à la cour, nous nous sommes régalés avec le tô, le babenda, le riz gras préparé par nos mamans et tanties.

Linda SCHWITZER- LESTIEN