La journée mondiale du refus de la misère a été largement célébrée dans la région autour du thème « Construire un avenir durable : S’unir pour mettre fin à la pauvreté et à la discrimination » avec au cœur l’expérience et la parole des personnes qui luttent contre la misère au quotidien, et la présence de nombreux jeunes qui se sont exprimés par la musique, le rap, des témoignages.

En musique à l’Ile de la Réunion

« Venez parler, chanter, apprendre avec nous ! » Voilà l’invitation lancée par une demi douzaine d’artistes de l’île pour la journée du refus de la misère qui se déroulait sur l’esplanade des droits de l’Homme à Champ Fleuri. Aux quatre coins de la grande esplanade engazonnée, sous le baobab ou sous les tentes, guitares, percussions, contes étaient proposés aux jeunes et aux enfants tandis que plus d’une centaine d’adultes participaient à des débats.

Cette invitation des artistes a permis à des réunionnais de tous âges, une bonne partie vivant dans des situations très difficiles, de rencontrer des musiciens, de les écouter chanter mais aussi de parler de ce qui les anime. Le public a pu chanter, prendre le micro, expérimenter les percussions, écouter un conte, etc.

Sous la tente des échanges, la question de l’éducation, de l’avenir des jeunes a été beaucoup évoquée, ainsi que la transmission des savoirs concernant les plantes, l’alimentation et la préservation de la nature.

Vers 16 heures, le public s’est rassemblé pour un temps de commémoration autour de la Dalle en hommage aux victimes de la misère, en présence de quelques personnalités publiques. Des messages provenant d’autres pays du monde ont été lus (Maurice, Mayotte, Chine) , ainsi qu’un témoignage collectif travaillé par des personnes de différents quartiers de la Réunion.

Onze associations aux profils très différents ont associé leurs efforts pour bâtir cette journée, avec le soutien technique de la ville de St-Denis et l’appui de médias locaux et internationaux.

Lire aussi  le témoignage collectif de la Réunion

Ile Maurice : « Une économie plus humaine, la femme, l’homme au centre. »

La journée a été préparée par le Comité du 17 octobre (collectif d’associations) qui a rassemblé des familles de toute l’île et préparé des témoignages avec des personnes qui vivent la pauvreté comme les compagnons de Abri de Nuit (Caritas) ou Angela et Sybille qui ont transmis la réflexion des familles de leurs quartiers de Anoska et Richelieu.

Les jeunes très nombreux se sont investis très fortement dans la préparation de la journée, en invitant chaque personne à s’exprimer en écrivant un message sur sa main dessinée sur la toile :

« La main c’est important pour travailler.»
« Je suis née pauvre. Je suis contente de garder une trace de ma solidarité. »
«  Là où il y a la misère et la violence, il y a des gens qui quittent leurs maisons pour vivre dans la rue. Parfois il y a des mamans qui abandonnent leurs enfants. Elles se sentent détruites, délaissées. »

Mme Tillie Evenor, vice-présidente ATD Quart Monde a introduit la journée et a laissé place à M Cassam Uteem qui a affirmé : «  si on veut respecter les pauvres, il faut commencer par respecter leurs conditions de vie ».

Le groupe inter-religieux a lu les strophes à la gloire du Quart Monde.Une chanteuse Jasmine Toulose est venue chanter avec son groupe pour clore la célébration.

Lire aussi le témoignage des familles de la Cité d’Anoska

Les couleurs de la lettre sur l’Ile Rodrigues

Sur cette Île située à l’est de Maurice, le 17 Octobre a donné lieu à une rencontre autour de l’exposition « Les couleurs de la lettre » , en présence d’un comité qui soutient la scolarisation d’enfants issus de familles à faible revenu.

« Nous nous sommes regroupées en association à St Gabriel pour produire du café ensemble. Cela marche bien. Pour que cela aille bien, cela demande de la confiance entre nous. »

«Beaucoup d’enfants viennent le ventre vide à l’école car il n’y a pas d’argent à la maison. Ils ne peuvent pas bien apprendre. Nous avons créé un petit groupe afin que ces enfants puissent avoir un repas à l’école. »

Ce soutien aux enfants crée un lien avec l’ensemble de la famille dans toutes les dimensions : logement, travail, éducation, formation, culture, amitié… mais aussi crée des liens entre les familles qui se soutiennent et où personne ne reste seul.

Madagascar

A Tuléar, le  17 octobre  a été célébré à Toliara au centre culturel BASIA.  En plus de la commémoration du 17 octobre avec des lectures de témoignages (lire le témoignage de Charlotte en français et malgache), une conférence – débat, assurée par le maître de conférence M. Dimby VAOVOLO, professeur de l’université, a eu lieu sur le thème de la journée: « Construire un avenir durable : S’unir pour mettre fin à la pauvreté et à la discrimination”.

A Antananarive, une belle cérémonie a eu lieu sur une place centrale d’Antananarive avec des prises de parole de délégués des enfants, de jeunes et d’adultes, de la Présidente du Mouvement, du représentant du Ministère de la Population, suivis de danses et de chants.

Trois mini-forums ont été organisés sur les thèmes de l’accès à la santé, à l’éducation et à la formation professionnelle.

La participation bénévole de 3 interprètes professionnels a permis aux Vazahas présents de suivre les échanges pendant les 2 jours.
Dix associations ont tenu un stand les 16 et 17 Octobre avec une participation massive de la plateformeDCTP rendant présents les organismes qui travaillent pour que les plus démunis aient accès à un travail décent. Des écoles étaient présentes, comme l’Ecole Normale Supérieure.

Découvrez les témoignages de Steeve, Pauline, Toto.