Message de la Présidente du Comité International 17 Octobre, Aye Aye Win
Célébrée depuis 1987 comme Journée Mondiale du Refus de la Misère et reconnue par les Nations Unies en 1992, la Journée Internationale de l’Éradication de la Pauvreté favorise le dialogue et la compréhension entre les personnes vivant dans la pauvreté, leurs communautés et la société dans son ensemble. Dans son historique Appel à l’Action, le Père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart-Monde et à l’initiative de cette Journée Mondiale, a déclaré que
« Là-où les hommes et les femmes sont condamnés à vivre dans la misère, les Droits de l’Homme sont violés. »
- La pauvreté ne touche pas seulement la question d’un revenu suffisant ou non pour répondre aux besoins fondamentaux, c’est aussi la possibilité de vivre dans la dignité et de jouir des droits et libertés fondamentaux de la personne. Cette vision se reflète dans les Principes Directeurs des Nations Unies sur l’Extrême Pauvreté et les Droits de l’Homme, qui visent à garantir que les politiques publiques atteignent les personnes vivant dans l’extrême pauvreté, respectent et font respecter leurs droits et s’attaquent aux problèmes sociaux et culturels importants, obstacles économiques et structurels à la jouissance des droits de l’homme.
Compte tenu de la « plus grande cascade de crises de notre vie » récemment décrite par le Secrétaire Général des Nations Unies à la 76ème session de l’Assemblée Générale, cette vision fondatrice du 17 octobre est plus urgente que jamais. Les personnes vivant dans l’extrême pauvreté sont les plus exposées, les moins bien nanties et souffrent le plus de la cascade des crises de l’année écoulée et, en particulier, de la double peine de l’urgence climatique et de la pandémie.
A juste titre, le thème choisi pour la commémoration de 2021 est :
« Construire l‘avenir ensemble : Mettons fin à la pauvreté persistante en respectant toutes les personnes et notre planète. »
Alors que nous nous engageons dans la reprise post-COVID et que nous nous remettons sur la bonne voie avec les Objectifs de Développement Durable, beaucoup parlent de “mieux reconstruire”, mais le message qui ressort de la consultation du Forum du Refus de la Misère, menée avec le Comité International 17 Octobre, a clairement montré que les personnes vivant dans l’extrême pauvreté ne veulent pas d’un retour au passé ni d’un retour à ce qu’il y avait auparavant. Elles ne veulent pas d’un retour aux inconvénients structurels et aux inégalités endémiques. Au contraire, les personnes vivant dans la pauvreté proposent de progresser.
Pour aller de l’avant, il faut transformer notre relation avec la nature, démanteler les structures de discrimination qui pénalisent les personnes vivant dans la pauvreté et s’appuyer sur les cadres moral et juridique des Droits de l’Homme, qui placent la dignité humaine au cœur des politiques et des actions. Pour aller de l’avant, il faut non seulement que personne ne soit laissé de côté, mais aussi que les personnes vivant dans la pauvreté soient activement encouragées et soutenues pour être au premier plan, pour participer de façon éclairée et significative aux processus décisionnels qui ont une incidence directe sur leur vie. Pour aller de l’avant, nous devons nous laisser enrichir par l’abondance de sagesse, de l’énergie et de l’ingéniosité que les personnes vivant dans la pauvreté peuvent apporter à nos collectivités, à nos sociétés et, en fin de compte, à notre planète.
Le 17 Octobre, les personnes en situation d’extrême pauvreté rompront le silence et dénonceront la douleur de l’exclusion, de la discrimination, de l’injustice et de la violence.
Nous aurons l’occasion d’honorer leur courage, leur résilience et de joindre nos mains avec les plus vulnérables et les plus laissés pour compte pour leur confirmer notre engagement à mettre fin à la pauvreté persistante en respectant toutes les personnes et notre planète. En cette « ère des possibles », construire un monde inclusif en paix avec la planète est certainement réalisable.
Luttons tous pour cela !