Ne pas mettre en péril la dignité humaine dans le monde
Le 17 octobre 2014, Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, a reçu une délégation du Mouvement international ATD Quart Monde qui lui a présenté ses propositions pour l’après 2015
La délégation d’ATD Quart Monde était composée d’Isabelle Pypaert-Perrin, déléguée générale, de Cassam Uteem, ancien Président de la République de Maurice, de Thierry Viard, Secrétaire exécutif, et de Hajar Souleimani, chargée de mission dans le Forum « Refuser la misère ».
Isabelle Pypaert-Perrin a remis à Abdou Diouf le rapport « Pour un développement durable qui ne laisse personne de côté : le défi de l’après 2015 », résultat d’une évaluation des Objectifs du millénaire pour le développement, faite en partenariat avec 2000 personnes de 22 pays, dont la plupart vit dans la grande pauvreté.
Cassam Uteem a insisté sur l’implication des plus défavorisés dans les politiques et les projets de développement, car ce sont des spécialistes de la pauvreté.
Dans le message qu’il a rendu public à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, Abdou Diouf affirme notamment : « La mondialisation n’a aucun sens si le nombre de laissés-pour-compte continue d’augmenter chaque année. Les processus économiques ne devraient pas continuer à mettre autant en péril la dignité humaine dans le monde. La Francophonie partage le combat d’ATD Quart Monde pour le refus de la misère et l’appropriation par les plus pauvres des Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme adoptés par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies le 27 septembre 2012. J’appelle les Etats de l’espace francophone à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les dispositions de ce texte novateur consacré à la transparence et à l’accès à l’information, à associer avec détermination développement économique et droits des personnes les plus vulnérables. Les Etats membres de la Francophonie doivent renforcer l’appropriation des normes internationales ou régionales relatives aux droits économiques, sociaux et culturels, et prendre en compte les principes relatifs à la responsabilité des entreprises en matière de droits de l’Homme. Ils doivent également lutter contre l’extrême pauvreté en s’inspirant notamment des recommandations du Conseil des droits de l’Homme sur une utilisation plus efficace des politiques fiscales et sur un meilleur usage des dépenses publiques dans les services de base. »
Cassam Uteem s’est ensuite rendu sur la Place du Trocadéro avec la délégation d’ATD Quart monde, pour la commémoration de la Journée Mondiale du refus de la misère autour de la Dalle. Ce fut un moment marquant d’écouter cet ancien chef d’Etat qui se sent pleinement membre du Mouvement ATD Quart Monde, prendre la parole aux côtés de militants, pour dire haut et fort : « Il est urgent de cesser de confondre lutte contre la pauvreté et lutte contre les pauvres. »