Nécessité d’une approche globale pour lutter contre l’extrême pauvreté et pour assurer un développement durable

Analyse

Durant le séminaire, les intervenants et le public ont fait des contributions qui montrent que le Programme de développement pour l’après 2015 doit couvrir de nombreux domaines laissés de côté par les OMD.

Un nouveau modèle de croissance
Amina J. Mohammed, Conseillère spéciale du Secrétaire Général de l’ONU pour la planification du développement après 2015, a affirmé qu’un consensus se dégage sur certains objectifs universels, comme l’élimination de l’extrême pauvreté, mais avec une large possibilité d’adaptation au contexte de chaque pays, et en prenant en compte les trois piliers du développement durable – économique, social et environnemental.
« Nous n’avons pas d’autre choix, pour garantir en 2030 à tous une vie digne et les mêmes opportunités, que de nous engager résolument dans la transition vers des modèles de croissance, de production et de consommation durables, donc plus justes, plus stables et plus raisonnables. » (Gerard Araud, Ambassadeur de France)

Adopter une approche multidimensionnelle de la pauvreté
Roberto Bissio, Social Watch, considère que le seuil de pauvreté de 1,25$ par jour est trop bas et diminue artificiellement le nombre de personnes vivant dans la pauvreté. Il rend la pauvreté invisible dans les pays riches, et ignore la honte et la souffrance qu’elle provoque partout dans le monde. L’approche de la pauvreté doit être multidimensionnelle, a souligné Olav Kjorven, Secrétaire général adjoint du PNUD, et les populations les plus vulnérables doivent être associées à la définition, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes de développement.

D’autres intervenants ont demandé que les OMD soient améliorés en prenant en considération les inégalités, en se centrant sur la qualité des services (éducation, santé, par exemple), en évitant des approches sectorielles, en prenant en compte la bonne gouvernance, la sécurité et la protection de l’environnement. Alison Tate, Confédération Syndicale Internationale, a demandé que le plein emploi et le travail décent pour tous, ainsi qu’un socle universel de protection sociale, constituent deux objectifs en soi du Programme pour l’après 2015.

Respecter les droits de l’homme
Pour Ivan Šimonović, Secrétaire général adjoint aux droits de l’homme, le nouveau programme de développement doit inclure les droits économiques et sociaux. Il devrait s’appliquer universellement, assurer l’égalité hommes-femmes et comporter des mesures en matière de responsabilisation.
Le secteur privé doit faire l’objet d’une régulation adéquate. Plusieurs intervenants ont souligné le besoin de parvenir à une connaissance moins superficielle et à une nouvelle compréhension de la pauvreté.

Les principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme adoptés en 2012 par le Conseil des droits de l’homme constituent un outil important et devraient constituer une référence dans la lutte contre l’extrême pauvreté basée sur les droits de l’homme.