Parcours d’une volontaire permanente d’ATD Quart Monde
Photo : Diana Skelton avec des membres du Mouvement, Antananarivo, Madagascar, 17 octobre 2006 © ATD Quart Monde
Article écrit par Hannah Callahan, stagiaire à la Maison Quart Monde de Londres.
Diana Skelton est originaire de la région de Washington D.C. aux États Unis. Elle a rejoint le Volontariat permanent d’ATD Quart Monde en 1986 après avoir passé un certain temps à travailler avec d’autres organisations à but non lucratif. L’approche à la fois pratique et multidimensionnelle de la misère la convainc de rejoindre ATD Quart Monde. C’est cette approche qu’elle qualifie d’inhabituelle qui lui avait manqué dans ses expériences précédentes.
Le Mouvement ATD Quart Monde a donné à Diana Skelton l’occasion non seulement d’avoir des missions qui l’ont mise au défi, notamment dans ses capacités de leadership, mais qui lui ont permis aussi d’élever ses enfants d’une manière assez unique qui a eu, bien évidemment, un impact sur ce qu’ils sont aujourd’hui.
Aux Nations Unies
Diana représente ATD Quart Monde aux Nations Unies durant 7 ans, à New York. À travers cette responsabilité, elle est en contact quotidiennement avec des personnes de milieux sociaux économiques extrêmement différents. D’une part, elle aide des personnes en situation de pauvreté à préparer leurs prises de parole publiques lors d’événements organisés par les Nations Unies. Ensemble, elles cherchent et travaillent ce qu’elles souhaitent exprimer ainsi que l’efficacité du discours. D’autre part, Diana veille à ce que les diplomates et les décideurs politiques n’ayant aucune expérience de la misère puissent comprendre et s’approprier le message inédit des personnes en situation de pauvreté. L’enjeu est de faire tomber les frontières sociales qui séparent ceux qui vivent la misère et ceux qui ne la vivent pas.
Madagascar
Après New York, Diana s’installe avec sa famille à Madagascar, pour une nouvelle mission qui durera trois ans. Elle est là pour apprendre comment les malgaches luttent contre la misère. Durant cette période, elle prête main forte à la coopérative de commerce équitable « Travailler et Apprendre Ensemble » et soutien l’écriture et la publication d’un mini livre Tapori inspiré par l’histoire d’un enfant qui fréquente la bibliothèque de la rue.
La Délégation générale
Ensuite, Diana rejoint le Centre international d’ATD Quart Monde, en France, où elle travaille durant neuf ans avec l’équipe de la Délégation générale. Ensemble, ils cherchent à relier l’ensemble des membres du Mouvement à travers le monde. L’enjeu est de créer l’accord autour de priorités d’actions et d’ambitions stratégiques, de coordonner le travail du Mouvement, et de maintenir la motivation et l’inspiration de ses membres.
« L’approche d’ATD Quart Monde en matière de gouvernance, explique Diana, est de rechercher les personnes qui se trouvent dans les situations de misère les plus difficiles afin de réfléchir avec elles à la réalité globale dans laquelle nous sommes et de choisir ensemble les objectifs à atteindre. Nous sommes là entre une approche ascendante et totalement horizontale. Les sociologues nous ont dit que c’est assez inhabituel. Mais ça fonctionne plutôt bien et c’est ce que je trouve le plus gratifiant. »
Aujourd’hui Diana vit au Royaume-Uni où elle est membre de l’équipe qui a la responsabilité d’ATD Quart Monde dans le pays.
Élever ses enfants tout en étant dans le Volontariat
Tout au long de leurs parcours au sein d’ATD Quart Monde, Diana et son mari Patrice ont élevé leurs trois enfants. Patrice est lui aussi volontaire permanent. Leurs filles ont toutes les trois vécu aux États-Unis, à Madagascar, en France et au Royaume-Uni. Cette puissante expérience de se déplacer et d’avoir des parents passionnés par ce qu’ils font, passionnés par l’envie de faire tomber les barrières entre les gens, a permis aux enfants de vraiment toucher du doigt les injustices qui existent dans le monde.
Comme par ricochet, leurs enfants ont eu pour objectif de faire la différence à leur manière, en étudiant les droits de l’Homme et en travaillant dans le domaine de l’éducation spécialisée.
Ces expériences ont été très enrichissantes non seulement pour les enfants, mais aussi pour Diana. Grâce aux nombreuses opportunités de rencontres de personnes de tous horizons, elle est devenue plus attentive à la manière dont elle s’exprime et communique.
En regardant en arrière, Diana fait le constat qu’elle a travaillé aussi bien dans le domaine du leadership et du plaidoyer international que dans des projets de terrain : « Une partie de ce que j’ai le plus apprécié au cours de ces années d’engagement, c’est d’appartenir à une communauté ayant un objectif commun. Bien sûr, nous avons des expériences et des idées différentes. Nous ne sommes certainement pas toujours d’accord sur tout ! Mais nous sommes d’accord sur le fait que la priorité est de rejoindre les personnes dans les situations de pauvreté les plus difficiles afin de réfléchir avec elles à la manière de ne laisser personne de côté. Avoir cet objectif commun nous aide à rester unis, même si nous ne sommes pas toujours d’accord sur la meilleure façon de progresser dans une situation donnée »
Merci à Diana de nous parler de son engagebment de son mari et de ses enfants. ATD reste pour moi une grande école d’humanité. Toutes mes amitiés à Diana et à vous tous. Maryse Poinsot