S’engager ensemble pour la réussite éducative de tous
Un comité s’est créé pour donner suite au travail mené autour de l’éducation
Le 28 mars 2014 à Ouagadougou, ATD Quart-Monde a rassemblé les participants du séminaire « Les plus pauvres, partenaires d’une éducation réellement pour tous : sur quels savoirs prendre appui pour bâtir l’avenir de tous ? » afin d’évaluer le séminaire et voir quelles suites lui donner.
En février 2013, membres de ministères, universitaires, professionnels de l’éducation, citoyens solidaires et personnes qui ont l’expérience d’une vie très difficile, ont vécu une grande expérience de rencontre de leurs savoirs à travers le séminaire « Les plus pauvres, partenaires d’une éducation réellement pour tous : sur quels savoirs prendre appui pour bâtir l’avenir de tous ? » (voir le rapport publié ci-dessous). Ils ont réussi à travailler ensemble, à se comprendre. Ils ont découvert l’intelligence les uns des autres, et la richesse que sont ces intelligences mises ensemble.
Des propositions pour favoriser la réussite de tous les enfants ont émergé lors de ce travail, et à la fin du séminaire, de nombreuses voix se sont élevées pour dire : « il ne faut pas que nos propositions finissent dans les tiroirs ».
Evaluation de l’impact du séminaire
Un an après, ATD Quart-Monde a voulu évaluer avec les mêmes participants l’impact de ce séminaire dans leurs champs d’action respectifs, que ce soit dans leur travail, ou leur vie personnelle. Les réactions ont été très positives : « Le séminaire m’a transformée dans mon intelligence, dans le passé je ne pouvais pas m’asseoir avec quelqu’un comme ça ( ndlr : des intellectuels). Grâce à ATD j’ai pu rejoindre beaucoup de gens. » (une militante) « En tant que « du métier » j’ai appris que les pauvres ont une contribution inestimable à apporter à l’éducation pour tous. Ils en ont la capacité et la volonté. Les empêcher de s’exprimer c’est les replonger toujours dans leur misère. » (vice président du Cadre de Concertation des ONG et associations actives en Education de Base )
« Moi qui ai vécu cette situation, j’ai vraiment compris qu’il y a beaucoup de richesse dans les milieux défavorisés, ça m’a beaucoup touché et ça m’amène aussi à dire que ce milieu-là est une école pour les décideurs. » (une militante) « Depuis le séminaire, je multiplie les formations pour que les acteurs comprennent que les droits humains sont importants, pour que nos sociétés changent qu’elles donnent plus de respect aux personnes vulnérables. Aujourd’hui j’essaie de voir comment adhérer concrètement au Mouvement. » (un formateur national sur les droits Humains et les normes sociales pour l’UNICEF)
Beaucoup ont souligné que la participation des personnes en situation de pauvreté a été un apport indispensable et a suscité un nouveau regard. Elle a permis une meilleure compréhension des difficultés que rencontrent les familles vivant la grande pauvreté pour accéder à une éducation de qualité et mis en lumière les solidarités et les gestes qui encouragent ces familles.
Naissance du comité COPARET
Les participants ont conclu qu’ils devaient poursuivre sur cette lancée pour que les propositions débouchent sur des avancées effectives pour les familles les plus pauvres. Ils ont dit leur volonté de continuer à travailler ensemble, en faisant en sorte que les conditions soient réunies pour que ceux d’entre eux qui ont le plus de difficultés puissent participer à part entière et faire profiter de leur expérience. Ils ont décidé de se rassembler au sein d’un Comité de Partenaires pour la Réussite Educative de Tous : le COPARET
Ce Comité se donne comme objectifs de :
- Travailler ensemble à comprendre à quelles conditions les savoirs communautaires et les savoirs scolaires peuvent être complémentaires ; chercher à promouvoir une rencontre harmonieuse entre ces savoirs, dans le but d’atteindre une éducation réellement pour tous en s’appuyant sur l’expérience et la connaissance des personnes confrontées à l’extrême pauvreté.
- Faire émerger des propositions pour orienter les politiques d’éducation pour tous au Burkina Faso.
- Soutenir les recommandations du séminaire final de New York, dans la perspective des suites à donner aux Objectifs du Millénaire pour le Développement, après 2015.
« Aya aya, zinkr sougri » disent les mossis, « on s’est fixé une mission, et une mission n’a de valeur que quand elle est accomplie ! ».