Séminaire de Bruxelles 22 janvier 2013 au Comité des Régions « Agir pour un développement durable qui n’oublie personne »
Nouvelles du projet
Le 22 janvier 2013, à Bruxelles, au cours du séminaire « Agir pour un développement durable qui n’oublie personne », un dialogue s’est établi entre des délégations de personnes vivant dans la pauvreté, des responsables d’institutions et de la société civile. Plusieurs délégations venaient de Belgique : des universités populaires Quart Monde, francophone et néerlandophone, du Centrum Kauwenberg, de Luttes, Solidarités, Travail et du Pivot. Ces associations font partie du Collectif des associations partenaires du Rapport Général sur la Pauvreté. Des résidents du Centre d’accueil pour demandeurs d’asile de la Croix Rouge à Natoye, près de Namur, étaient également présents. Des délégations de six autres pays étaient venues d’Espagne, de France, de Pologne, et aussi d’Haïti, de l’Ile Maurice et des Philippines.
Les responsables d’institutions et de la société civile étaient des fonctionnaires européens (par exemple, de la Direction générale DEVCODG [1]), des membres du Parlement européen et du Comité économique et social européen, des représentants d’autorités locales ou nationales, des universitaires et des responsables de la société civile (y compris de Chine avec Huang Haoming, Secrétaire général, CANGO [2]).
Ce séminaire était organisé par ATD Quart Monde avec le soutien du Comité des Régions, de Beyond 2015, du CCFD-Terre solidaire, de CONCORD et de la Fondation pour le Progrès de l’Homme. * * * Venues de sept pays différents, du Nord comme du Sud, les délégations se sont reconnues dans les témoignages et les expériences des autres et l’une des militantes a dit : « On a appris que la misère n’existe pas seulement dans notre pays. »
Le développement durable est véritablement lié au problème de la destruction d’êtres humains et au droit à l’existence comme être humain.
A Manille, les gens utilisent l’expression : « On est démolis, on a été démolis. ». Ils ne disent pas que ce sont leurs maisons ou leurs abris qui ont été démolis, mais bien « Nous avons été démolis. » et ils utilisent très souvent cette expression. Et cet état de fait se reproduit et se répète même tous les jours pour certains. Il est difficile d’imaginer le coût supplémentaire que cela induit pour les familles pauvres et à quel point cette situation les empêche de sortir de la pauvreté. Cela renforce leur situation de pauvreté au lieu de les aider.
En Haïti, un enfant se lève à 3 heures du matin pour aller travailler dans un restaurant et, pour cette raison, est incapable de suivre une scolarité. C’est une véritable destruction de l’enfant.
« En Espagne, qu’est-ce qui fera qu’au lieu de détruire, on soutiendra les solutions et les alternatives que nous avons mises en place ? » demandait une militante.
Des similitudes au niveau des causes expliquent ces phénomènes, que l’on soit au Nord ou au Sud. Parfois, les droits fondamentaux ne sont pas reconnus, parfois ils le sont officiellement sur papier, mais la loi ne s’applique pas toujours dans les faits.
Par exemple, en Belgique, il existe une loi sur l’octroi de logements inoccupés pour des sans-abris, mais très peu de logements leur ont été attribués. Les autorités publiques ne mettent pas en œuvre cette législation. À Manille, lorsque les familles sont relogées à des dizaines de kilomètres de la ville, elles ont beau avoir un nouvel abri, elles n’ont pas accès pour autant aux écoles ou au travail. C’est véritablement un relogement irréfléchi. Comment exercer ses droits dans de telles circonstances ?
Pour plus d’information, voir : Participation à l’évaluation des Objectifs du Millénaire. – ATD Quart Monde en Belgique
[1] Direction générale Coopération et Développement de la Commission européenne
[2] China Association for NGO Cooperation