La recherche participative « La pauvreté sous toutes ses formes : déterminer les dimensions de la pauvreté et ses mesures » continue à progresser. Tout au long de ces derniers mois et à la suite du séminaire réalisé en novembre 2017, les équipes de recherche de chacun des six pays (Bangladesh, Bolivie, États-Unis, France, Royaume-Uni et Tanzanie) qui participent à cette recherche ont poursuivi leur travail afin d’identifier, définir et affiner les différentes dimensions qu’ils estiment indispensables pour mesurer la pauvreté.

Le dernier séminaire de novembre a déjà permis de partager quelques-uns des résultats préliminaires, mais ce fut surtout un espace au sein duquel les membres de chaque équipe de recherche ont pu exposer leurs expériences sur l’application de la méthodologie du Croisement des Savoirs, les difficultés qu’ils ont pu rencontrer ainsi que les questions et réponses qui ont émergé.

Cette première étape de la recherche a montré la richesse et l’originalité d’un processus où des personnes ayant l’expérience directe de la pauvreté participent en tant que co-chercheurs, et non seulement pour apporter des témoignages ou des renseignements, mais aussi pour s’associer à la mise en commun et à l’analyse de l’information.

• Cependant, tout cela ne se met pas en place comme par magie et, dans le cadre du projet, il a fallu créer les conditions nécessaires pour permettre le dialogue entre des savoirs de nature différente, tels que le savoir universitaire, le savoir de l’action et le savoir de l’expérience de vie.

Quelques-unes de ces conditions nécessaires au Croisement des Savoirs ont été le respect de l’autonomie des savoirs, en donnant à chaque groupe l’espace lui permettant de construire sa propre réflexion, d’où l’importance de travailler en groupes de référence avant de pouvoir avancer vers un croisement des savoirs ; favoriser une ambiance de respect et d’écoute, ce qui implique également d’octroyer le temps nécessaire à ceux qui rencontrent une plus grande difficulté à s’exprimer et à construire leur propre pensée.

Aujourd’hui, ce travail de recherche participative arrive à une étape décisive. En effet, du 17 au 22 septembre 2018, un nouveau séminaire se tient à Villarceaux en France, au cours duquel, pour la première fois, sont croisées les dimensions de la pauvreté identifiées dans chacun des six pays, ce qui permettra ainsi d’établir les dimensions communes à tous les pays et celles qui sont spécifiques à la réalité de chacun. C’est également l’occasion de partager autour du processus d’investigation, c’est-à-dire sur les enseignements que nous pouvons tirer de l’application d’une méthodologie telle que le Croisement des Savoirs pour chacun des acteurs de cette recherche.

Comme lors des séminaires précédents, cette rencontre réunit des délégations de chacun des six pays, composées d’universitaires, de professionnels et de personnes ayant l’expérience directe de la pauvreté.
Pour conclure le séminaire, il est prévu un temps de dialogue destiné à recueillir les appréciations et recommandations des experts ainsi que des représentants des institutions publiques et privées, tant nationales qu’internationales.

Il s’agit-là d’un moment fondamental de la recherche qui permettra à chaque équipe de continuer à affiner les dimensions identifiées en vue de la rédaction finale des conclusions du travail réalisé.