Le Sénégal s’engage pour faire des droits humains une réalité pour tous les citoyens
Du 1 au 4 mars 2016, le Mouvement International ATD Quart Monde, en partenariat avec la Direction des droits humains du Ministère de la Justice du Sénégal, a organisé un séminaire sur les Principes Directeurs Extrême Pauvreté et Droits de l’Homme à son antenne régionale pour l’Afrique à Dakar.
Ce séminaire avait pour but de faire connaître les Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme rédigés à la demande du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, et le manuel qui accompagne leur mise en œuvre à destination des acteurs locaux, gouvernements, ONGs ou société civile et réalisé par ATD Quart Monde et Franciscans International. Ces Principes Directeurs ont l’ambition de faire avancer les droits des personnes vivant dans l’extrême pauvreté. La mise en oeuvre du manuel peut donc contribuer à la réalisation des Objectifs de Développement Durable.
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Le séminaire a réuni 46 participants en provenance de nombreuses administrations publiques (dont les Ministères de l’Éducation Nationale, de la Famille, de la Femme et de l’Enfance, et du Travail, de la Gouvernance locale, du renouveau urbain, de l’habitat et du cadre de vie) et de diverses organisations engagées dans la lutte contre la pauvreté, avec la jeunesse, la recherche ou dans la défense des droits de l’homme.
Les participants, présents durant toute la durée du séminaire à titre bénévole, ont marqué un grand intérêt pour ce travail commun.
Une volonté de s’engager, de la part de l’État
Le séminaire a été ouvert par le représentant du Ministre de la Justice, Mouhamadou Moustapha SEYE, Directeur des droits humains et Garde des Seaux. Après avoir rappelé le rôle du Sénégal ainsi que celui d’ATD Quart Monde dans la rédaction des Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, M. Seye a affirmé : « La question de la participation des personnes vivant dans la grande pauvreté est un thème fréquemment abordé dans les écrits sur le développement ; mais pas sous l’angle des droits de l’homme. Nous pensons qu’avec ces Principes directeurs, désormais l’extrême pauvreté sera davantage abordée sous cet angle. » Il a souligné que l’extrême pauvreté ne se « résumait pas seulement à l’insuffisance des revenus, » mais à « l’incapacité de l’individu de pouvoir, en tant que participant, influencer les décisions qui affectent profondément sa vie. Cela pose le problème du droit à la participation. » Et pourtant, tous les pactes internationaux des droits de l’homme incluent des dispositions sur le droit à la participation des personnes dans les affaires publiques.
« Le Sénégal, a-t-il souligné, a inscrit dans le « Plan du Sénégal émergent » une volonté forte de tout le pays contre la pauvreté. (….) Nous sommes ravis que des organisations comme ATD Quart Monde comprennent cette volonté et essaient de faire le maximum pour appuyer nos synergies, pour qu’ensemble, les personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté puissent faire valoir leurs droits et participer à toutes les affaires publiques. »
Il a conclu en affirmant : « Vous pouvez compter sur la disponibilité de l’État pour vous accompagner dans vos différentes actions. »
Des propositions concrètes pour faire avancer les droits
Les échanges ont permis de réaliser qu’on ne peut pas éradiquer l’extrême pauvreté sans passer par une approche des droits de l’Homme, tels que mis en avant par les Principes Directeurs sur l’extrême pauvreté des Nations Unies, que l’extrême pauvreté est la cause et la conséquence de violations des droits de l’Homme.
Les participants ont reconnu avoir découvert que plusieurs associations, départements ministériels et membres de la société civile sont préoccupés par la situation des personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté et sont prêts à s’engager pour de vrais changements dans leurs conditions de vie.
Au cours de ces quatre journées de travail, des propositions concrètes (voir document joint) ont été émises dans quatre domaines prioritaires et des engagements ont été pris par les participants dans leurs domaines respectifs de travail.
Les travaux ont fait ressortir l’interdépendance entre les différents droits, la violation d’un droit ayant des répercussions sur les autres. Comme Janet Nelson, vice-président d’ATD Quart Monde, l’a expliqué, « un habitat insalubre et le manque d’une alimentation suffisante et saine amènent des problèmes de santé, d’accès à l’éducation et au travail. Dans la plupart des cas, chez les personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté, on assiste à un cumul de violations de droits. Ceci souligne la nécessité de la collaboration entre les différents secteurs et d’une approche multidimensionnelle pour que les plus pauvres jouissent de leurs droits et puissent sortir de l’extrême pauvreté. »
Le séminaire a aussi mis en lumière la nécessité de la participation des plus pauvres dans les décisions qui concernent directement leur vie ainsi que dans la préparation, la mise en application, et l’évaluation des programmes de lutte de pauvreté.
Les quatre jours de travail ont été clôturés par le chef du quartier Liberté 4, Monsieur Samba Fall, qui a accueilli la déclaration et les recommandations du séminaire avec enthousiasme, affirmant : « Je suis prêt à travailler avec les participants du séminaire pour entreprendre des initiatives en faveur des personnes vivant dans l’extrême pauvreté dans ma conscription. »
Télécharger les recommandations issues du séminaire en format pdf.