Tisser des liens par-delà les questions raciales
Au cours de l’année écoulée, ATD Quart Monde aux États-Unis a exploré le rapport entre racisme et pauvreté. Afin de trouver de nouvelles façons de comprendre ce rapport complexe, un groupe de travail sur le racisme et la pauvreté a commencé à se réunir. Le responsable d’ATD Quart Monde aux États-Unis, Guillaume Charvon, nous parle de ce nouvel effort.
Un mouvement multiculturel qui a encore beaucoup à apprendre
En tant que groupe extrêmement diversifié en termes d’origines, de cultures et de milieux socio-économiques, notre Mouvement ATD Quart Monde doit continuer à apprendre du rapport entre racisme et pauvreté. Nous devons comprendre ensemble ce qu’il signifie aujourd’hui pour notre façon de penser et d’agir ensemble.
Pour approfondir ces sujets, un groupe a été formé de personnes diverses provenant de différents États, comme le Nouveau-Mexique, la Virginie, la Louisiane, New York, et d’autres encore. Ce travail va se poursuivre et s’étendre.
Le racisme, une barrière qui divise délibérément
Personnellement, l’une des nombreuses leçons importantes apprises ensemble est que le racisme a été intentionnellement créé pour diviser les populations pauvres en utilisant des caractéristiques raciales et empêcher exactement le type de mouvement que nous construisons. Et que pour développer un tel mouvement aujourd’hui, nous devons nous attaquer à cette barrière qui a été intentionnellement mise sur notre chemin après la révolte de Bacon en 1676.
Un participant au groupe, Dave Meyer, de Washington DC, nous disait :
- « Nous ne pouvons pas rassembler toutes les personnes en situation de pauvreté aux États-Unis si nous n’éliminons pas d’abord les barrières qui séparent les unes des autres ces personnes – et la barrière numéro un est le racisme. »
Par-delà le clivage racial : des expériences communes
Au sein d’ATD Quart Monde, nous savons qu’une des clés pour libérer la capacité à se rassembler des personnes d’origines et d’ethnies différentes est d’avoir accès aux expériences, aux espoirs et aux efforts de celles et ceux qui luttent le plus comme référence collective. Comme ces expériences sont bien souvent analogues quelle que soit la couleur de la peau, elles ont le pouvoir de résonner au-delà du clivage racial. Et elles ont la capacité de construire des ponts entre personnes d’origines différentes.
Comme l’a dit Tina, une militante de New York, à Kim, une militante de Boston, après avoir entendu ce qu’elle a vécu dans le système des foyers d’accueil :
- « Je suis passée par là, je suis passée par là ! J’avais l’impression que tu parlais pour moi, comme si nous étions ensemble ! Je me disais : surtout, continue à parler. J’étais comme : c’est moi là-bas qui parle ? Est-ce qu’elle est juste une version blanche de moi ? »
Un mouvement de relations par-delà la race, l’ethnie, la nationalité
Au sein d’ATD Quart Monde, nous avons la possibilité de nous rassembler, souvent comme une famille, en embrassant nos différences et en construisant des relations par-delà la race. Et nous savons que nous avons encore beaucoup à apprendre ensemble et avec d’autres.
En tant que mouvement, comment pouvons-nous continuer à apprendre sur le racisme d’une façon qui nous aide à atteindre nos objectifs d’éradication de la misère ? En tant qu’alliés et militants, comment ce travail sur le racisme et la pauvreté renforce-t-il notre façon d’être des acteurs de paix au sein de nos communautés ? Comment pouvons-nous unir nos forces avec d’autres mouvements qui luttent pour la justice sociale et raciale pour apprendre les uns des autres et pour agir ensemble ?
Ce sont quelques-unes des questions qu’avec votre aide, nous continuerons à explorer.